C'est un paysage inutile, désolé, devenu le sanctuaire de poussière de Meher Baba. De toutes nationalités et confessions, on y fait retraite spirituelle dans le silence et la marche. C'est pour Görkem Ünal une nouvelle étape d'un reportage intérieur. Après " Industrial Solitude" (2000), puis "Paris" (2003) et "Berlin" (2005), elle documente ses voyages en les dépouillant de tout pittoresque et anecdote. Le rapport direct et formel à l'objet, l'apparente simplicité du regard laisse libre toute narration et interprétation. Loin du divertissement, c'est-à-dire du détournement de l'oeil, les images invitent  à une contemplation, où l'on découvre la beauté mouvante et discrète des petits bruissements du monde. Quelque fois une légère ironie pointe, un rappel aux humains qu'ils sont des passagers éphémères. La photographie, art et hypothèse du présent, propose avec Görkem Ünal ce cheminement intérieur.
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